Les chiens sont considérés par la plupart des maîtres comme un membre à part entière de la famille, un copain, un compagnon des bons et des mauvais moments. Beaucoup de familles admettent que leur chien fait partie intégrante de l’équilibre social familial et qu’ils aiment partager avec lui les activités familiales.
Mais étonnamment, et j’ai pu le constater à maintes reprises sur le terrain, même si une vraie tendresse s’exprime quand ils regardent leur chien et quand ils parlent de lui, la plupart des maîtres ont une idée très arrêtée voire stricte sur la façon de l’éduquer.
Quel doit être l’objectif de l’éducation ?
D’un point de vue professionnel, le premier objectif que doit se fixer l’éducateur est de rendre le chien fiable dans ses interactions sociales avec tous les membres de la famille et par extension avec les étrangers (enfants, parents, personnes âgées…).
La réalité est que le programme d’éducation pour rendre un chien agréable à vivre et sociable est un énorme programme et si les maîtres avaient la moindre idée de ce qu’il convient d’apprendre à un chiot pour en faire un chien agréable à vivre et fiable dans ses interactions, la plupart des maîtres, seraient plus alertés sur la responsabilité qui va leur incomber et seraient à même de réfléchir de façon responsable sur la qualité des interactions à entretenir avec leur chien.
Beaucoup de chiens que je rencontre ne sont pas fiables dans leurs interactions sociales et ce qui est décourageant, pour les maîtres comme pour la professionnelle que je suis, c’est de constater que ce manque de fiabilité n’est dû qu’à un manque d’information. La bonne volonté des maîtres à rendre leur chien obéissant n’incluant pas une qualité d’interaction prenant en compte le retour de l’environnement a rendu leur chien méfiant, craintif, peureux voir agressif envers les humains et quelquefois envers les membres du cercle familial.
Éduquer c’est donner envie à l’autre de changer de comportement ou d’adopter un comportement plutôt qu’un autre.
Éduquer un chien c’est se rendre compte que la qualité des interactions entretenues aura une incidence directe sur la façon dont il va percevoir ses relations aux autres. Si j’apprends à mon chien à s’asseoir en lui appuyant sur l’arrière-train jusqu’à ce qu’il cède, voire en augmentant la pression jusqu’à la douleur si il refuse, j’ai peu de chance pour que mon chien, aime me voir prononcer le mot assis, aime voir ma main s’approcher de lui ou la main de toute autre personne inconnue même avec une bonne intention. Quand un chien a peur, il se cache, fuit ou se défend.
Un chien qui est en interaction avec une autre espèce que la sienne, en l’occurrence les humains, passe la plupart de son temps à essayer de deviner les intentions bonnes ou mauvaises de la personne avec laquelle il est en interaction dans le seul objectif d’éviter ce qu’il ne veut pas ou d’obtenir ce qu’il désire. Sachant que nos intentions varient en fonction de nos humeurs.
Il augmentera son comportement si ce comportement lui apporte un retour confortable ou agréable et évitera de proposer un comportement si celui-ci lui procure du désagréable ou de l’inconfortable avec toutes les conséquences comportementales correspondantes.
Alors quand une compréhension limitée de l’éducation est : d’obliger l’autre à ou de l’y contraindre sans que l’autre est la moindre idée de ce qu’on lui demande, on ne peut qu’être un moment ou à un autre confronté à ce que l’individu en face avec les moyens qu’il a, trouve la solution la plus confortable pour lui.
Si les chiens sont désobéissants ou pas toujours très coopératifs c’est probablement parce que nous leur avons appris à l’être et si les méthodes amicales et positives prennent toute leur valeur et tout leur intérêt c’est qu’elles apportent aux maitres des solutions simples, agréables pour lui et pour le chien et qu’elles rendent les chiens fiables dans leurs interactions.
Faisons de l’autorité, mais n’agressons pas les chiens quand ils demandent à comprendre ce que nous désirons d’eux en considérant qu’ils désobéissent, apprenons leur en augmentant leur niveau de sociabilité sociale, leur niveau de coopération et leur niveau de tolérance aux interactions.
Éduquons les chiens en gardant à l’esprit que la véritable question à se poser est de comment les éduquer et non pas de les éduquer.
Auteur : Catherine Collignon, éducateur de chien spécialisé en rééducation comportementale et en clicker-training – Conseillère agréée en 2005 par le centre du Dr Bach
Article 2012 réactualisé pour Fidanimo – 2015
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