Mon chien est un chien qui adore être en contact avec moi et qui adore tout particulièrement quand je m’occupe de lui. Il n’a de cesse de me demander d’interagir en m’apportant sa balle, en aboyant pour me motiver à faire quelque chose. Je l’adore, mais cela devient invivable, je ne peux plus rester 5 minutes tranquille sans qu’il ne fasse une « bêtise » me poussant à intervenir.
Une récompense n’est pas toujours une récompense gustative ou un jouet. Une récompense est tout ce qu’un chien veut obtenir à un moment précis et qui a pouvoir de renforcement sur son comportement. Ainsi, si votre chien aboie en direction de la porte pour vous indiquer que c’est l’heure de la promenade et que, pour faire cesser ces aboiements, vous vous levez pour prendre sa laisse et sortir le promener, vous venez d’agir comme si vous lui aviez donné une friandise pour lui apprendre que ses aboiements avaient la capacité de vous influencer à poser votre journal, à vous faire lever pour enfin répondre à sa demande de promenade. L’aboiement devient pour le chien un moyen de communiquer avec vous.
La question n’est donc pas de savoir comment rééduquer ces « gentils emmerdeurs », mais plutôt comment les éduquer à ne pas le devenir ?
Offrez à votre chien tout ce dont il a envie, mais jamais quand il s’y attend, et commencez cet apprentissage dès sa prime enfance. Il est calme, il se repose gentiment, c’est le moment de lui dire « Allez viens ! on va se promener », vous lui apprendrez ainsi que c’est quand il ne s’y attend pas qu’il peut obtenir ce dont il rêve. Il vous apporte sa balle et vous la jette sur les genoux systématiquement lorsque vous vous reposez confortablement un bouquin en main, vous lui dites : « C’est bien, bravo », vous renforcez ainsi le rapport d’objet et son interaction, mais au lieu de jouer avec lui, vous vous levez et allez la ranger, vous ne récompensez donc pas sa demande – n’oubliez pas cependant de lui offrir le jeu un peu plus tard. Vous préparez sa gamelle, s’il saute et aboie pour l’obtenir, vous la posez sur le plan de travail et retournez à vos occupations. Il vous regarde désespéré et s’assoit, alors vous vous levez et vous lui donnez sa gamelle. Vous récompensez ainsi son attente silencieuse.
Les exemples ne manquent pas, l’essentiel est de toujours se poser la question de ce que nous sommes en train de récompenser chez notre chien pour une éducation du quotidien relativement réussie. Relativement car tout ne peut pas être sous notre contrôle.
La plupart des chiens qui posent des problèmes d’éducation plus ou moins importants sont des chiens qui ont le mérite de se comporter comme des chiots à qui nous n’avons pas appris à se comporter comme des chiens dans un environnement humain. Sachant qu’en tant que chiot nous allons leur demander de rediriger à 90 % leurs comportements prévisibles et spontanés.
Ces chiens ne sont donc pas des chiens qui présentent des troubles ou problèmes de comportement mais bien des comportements non adaptés à l’environnement dans lequel ils évoluent. Ce n’est donc pas leur intégrité ou leur équilibre qui est à remettre en question mais notre qualité d’enseignant ou d’éducateur.
Les chiens sont comme les enfants, ils ont besoin qu’on leur donne envie de s’adapter à la qualité des interactions que nous allons leur renvoyer.
Les chiens sont par nature coopératifs, ils n’ont aucune idée de ce qu’est un bon ou un mauvais comportement du point de vue humain, ils se comportent comme il leur semble approprié de le faire.
Appliquez-vous en tant que maître à vous poser cette simple question : quand je crois contrôler un comportement ne suis-je pas en train de le récompenser ?
Comment s’en rendre compte : si vous appliquez une règle qui de votre point de vue devrait punir ou faire cesser un comportement et que ce comportement augmente c’est que de son point de vue vous êtes en train de le récompenser. Interrogez-vous, mettez-vous à sa place et vous trouverez ce qui le motive à continuer alors : changez de point de vue.
Auteur : Catherine Collignon – © – 2016 – www.animalin.net